Aimez ces air(e)s, l’Afrique dans sa diversité

Une exposition au Sépulcre et divers événements ont lieu jusqu’en décembre. Leur but : mettre en lumière l’art et l’histoire des afro-descendants. Un programme interculturel de grande ampleur.

Entretien

Christian Ortolé, de l’Organisation de la médiation culturelle maritime (OMCM), et Luc Moulanier, de l’association Salem.

Olivier Laignel, Christian Ortolé et Luc Moulanier.

Qu’est-ce qui vous a amené à concevoir ce programme ?

À la suite d’une crise identitaire après la mort d’Aimé Césaire, j’ai voulu rendre hommage à une pensée et à une oeuvre hors du commun. Parler de l’amour qu’il a reçu et qu’il a transmis à son peuple, cette notion qu’on appelle « l’universel réconcilié ». L’idée, c’est d’évoquer le rôle des Africains dans l’Histoire et de rendre visible des périodes étouffées. Cela dit, nous ne sommes pas dans la revendication mais dans la volonté d’une reconnaissance. Une dizaine de bénévoles d’associations voisines (OMCM, Salem et Vent d’images) se sont associés à moi pour faire vivre ce projet.

Quelles sont les différentes facettes de votre programme ?

C’est un programme pédagogique qui croise différentes cultures et différents domaines artistiques : la musique, la peinture, la photographie et l’audiovisuel. L’objectif étant de faire connaître et promouvoir les artistes issus de cette histoire des afro-descendants. Nous avons donc conçu une exposition évolutive et itinérante (au Sépulcre jusqu’au 6 octobre).

La première semaine sera axée sur la partie historique avec un ensemble de panneaux documentaires et des bogolans (peintures sur tissu) d’artistes contemporains illustrant des textes d’Aimé Césaire ou d’autres auteurs africains. La deuxième semaine tournera autour des oeuvres photographiques d’Olivier Lagnel sur des musiciens de jazz et enfin en troisième semaine, nous accueillerons Awini Dimpaï, sommité mondiale en matière d’art tembé, l’art révolté des Nègres marrons (esclaves refusant l’asservissement). Sa présence est un événement exceptionnel, il n’est venu que deux fois en Europe et certaines de ses oeuvres figurent dans la collection de l’Elysée. Des photographies de Pierre Servin, autre illustre Guyanais, seront également visibles à ce moment-là.

Vous avez également conçu une programmation en partenariat avec les cinémas d’art et essai de l’agglomération ?

Nous avons souhaité montrer des films significatifs et peu présents sur les écrans français. Ce travail s’est fait en collaboration avec les autres associations présentes sur le projet. Au Lux, nous proposons L’ordre et la morale, de Mathieu Kassovitz autour de l’affaire Jean-Marie Djibaou en Nouvelle-Calédonie et Siméon, un conte de Noël antillais d’Euzan Palcy (la réalisatrice du célèbre Rue Case-nègres) qui viendra rencontrer le public en décembre.

Jusqu’au 6 octobre, exposition « Aimez ces air(e) s », dans l’église du Sépulcre.

(Source : Ouest France)

2018-06-25T12:04:15+00:0028 septembre 2013|Expositions, Programme 2013|